On a tous, un jour ou l’autre, un petit air qui nous trotte dans la tête. En allemand, il existe même un mot assez imagé pour décrire le phénomène : Ohrwurm, « vers d’oreille ». Heureusement des chercheurs de l’université de Reading, en Angleterre, ont découvert qu’il est possible de s’en débarrasser en mâchant du chewing-gum. Cette histoire ne pouvait qu’attirer le jazzman Antonin Tri Hoang qui a toujours placé la mélodie au centre de ses questionnements. Pour son spectacle musical Chewing Gum Silence, recréé avec le metteur en scène Samuel Achache, le musicien a mené des ateliers avec des écoliers de Seine-Saint-Denis durant lesquels ils ont travaillé autour de « petits bouts d’airs » transmis par les jeunes participants. Des ritournelles d’autant plus touchantes qu’elles ont été déformées par la mémoire et les capacités vocales des enfants. Sur scène, les musiciens, Antonin Tri Hoang, la pianiste Jeanne Susin et le batteur Thibault Perriard, incarnent trois archivistes sonores sur une scène encombrée de boîtes remplies des mélodies du monde. Cherchant à en organiser la circulation, ils les font apparaître et disparaître dans un grand jeu de cache- cache musical.