Emmené par un homme abandonné par son père, un groupe de scientifiques se lance dans une tentative de réécriture de l’histoire des origines de l’Homme en déchiffrant des fragments d’ADN ancien.
A la fin du 20ème siècle, dans un monde fracturé, fourmillant de guerres larvées, où les vieux empires coloniaux n’en finissent pas de s’effondrer, est-il possible de s’appuyer sur la science pour construire de nouveaux récits ?
Comment les histoires racontées par l’ADN de nos ancêtres font-elles voler en éclat les idées de droits du sol et de droits du sang ?
Est-ce que l’Histoire légitime ?
A l’heure où l’humanité crée les conditions de sa propre disparition, un groupe d’Homo sapiens s’aime et se déchire en s’interrogeant sur ses origines, son histoire, son unicité.
Et la possibilité de sa survie.
« Il est difficile de dire la vérité, car il n’y en a qu’une, mais elle est vivante, et a pour conséquent un visage changeant »
Franz Kafka
Svante
Je me fous de connaître la vie des Néandertaliens.
Leurs problèmes de couple, d’infections, d’épidémies.
Mais ce qui me différencie d’eux, d’eux spécifiquement, fait que je suis en vie. Et eux non.
Qu’est ce qui fait que ce que je suis, à mon tour, me fera disparaître ?
Est-ce qu’il est inutile de vouloir assurer ma survie dans l’avenir ?
La vie veut toujours faire trace.
Les arbres laissent des traces pour les suivants.
Les oiseaux laissent des traces pour les suivants.
Des mémoires non-écrites.
Nous, nous écrivons.
A un moment, nous nous sommes mis à écrire. Entre l’Orient et l’Occident. Aux frontières des fleuves.
Parce que quelque chose en nous connaissait déjà la fin.
Comme les Néandertaliens qui s’étaient mis, proche de leur fin, à enterrer leur mort.
Écrire comme faire une place aux morts.