« Le désir de ce spectacle est né d’une rencontre avec la communauté de voguing parisien. En assistant à des balls et en écoutant parler les performeurs, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de puissant qui se passait là, dans l’invention d’une langue de résistance, dans la codification à l’extrême, dans les rituels que contient cette culture.
Je ne veux pas faire un spectacle sur le voguing, ce n’est pas mon endroit, en revanche, travailler avec des vogueurs, comprendre et utiliser le voguing comme une technologie de pensée, dire comment la marge stigmatisée fait communauté pour réinventer sa vie: c’est tirer un fil, celui d’une résistance par le rituel exutoire, qui parle à tous, et qui fait théâtre. (...)
Je veux travailler avec le vocabulaire de cette contre-culture d’aujourd’hui, avec ce qu’elle appelle d’inclusion, de liberté, de joie. En m’inspirant d’eux, m’est venue une fable, une arche narrative, qui montrerait le passage du temps dans un lieu unique, dans les marges desquelles une succession de petites communautés résistantes se fraieraient une vie. »
Mathilde Delahaye