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Guillaume Poix et Lorraine de Sagazan d’après l’œuvre d’Antonioni « Dans les silences, on peut dire tant de choses. », déclarait Michelangelo Antonioni. Pionnier du cinéma moderne, il reste un auteur majeur du monologue intérieur. L’œuvre entière du cinéaste – couronnée d’un Lion d’or en 1983 et d’un Oscar d’honneur en 1995 – habite Lorraine de Sagazan depuis de nombreuses années. Après avoir monté Ibsen, Tchekhov ou Norén, la metteuse en scène, pensionnaire de la Villa Médicis en 2022-2023, y prépare, à la suite d’Un sacre et de La Vie invisible, le troisième volet d’un cycle entamé avec l’auteur et dramaturge Guillaume Poix sur un théâtre qui ne s’appuie pas sur un texte dramatique mais sur la rencontre avec ses contemporains. Pour sa première création à la Comédie-Française, elle choisit le répertoire cinématographique afin d’explorer en quoi le théâtre peut être le lieu d’expression de l’état intérieur de personnages. Ainsi, il ne s’agit pas ici de l’adaptation d’un scénario, mais d’une pièce originale inspirée de la démarche artistique du cinéaste, depuis la tétralogie autour de « la maladie des sentiments », jusqu’à ses nouvelles et scenarii non réalisés. Lorraine de Sagazan prend pour fil rouge le désir, le sentiment amoureux et sa dégradation – le film La Nuit en est une des matières sources –, ainsi que le regard et la perception de la vérité – Blow Up offre mille et une variations possibles. Comme dans un long plan séquence, avec une unité de lieu et de temps, les acteurs et les actrices s’emparent de cette matière multiple au sein d’un espace de jeu assorti d’images tournées en direct ou en amont. Ils explorent l’attente, l’absence ou le désir de couples qui se font et se défont en traquant dans les secrets des silences la richesse expressive de leurs paysages intérieurs.