"Comme beaucoup d’adolescents, j’ai lu Poe puis je l’ai relégué dans un coin de ma bibliothèque, n’en conservant que des souvenirs incertains. Il a fallu attendre bien des années plus tard et une lecture approfondie de ses oeuvres, pour que je redécouvre cet immense auteur.
C’est en rencontrant les Tiger Lillies après une représentation de The Rime of the Ancient Mariner - dans une coproduction de la Maison de la musique de Nanterre - brillamment mise en image par Mark Holthusen, que l’idée m’est venue de proposer un spectacle sur la vie et l’oeuvre de Poe. Sans attendre, Martyn Jacques s’est mis à écrire des chansons magistrales à partir des textes de Poe. Et j’ai imaginé avec Mark Holthusen un spectacle singulier, mélange détonant de musique, projections vidéos et jeu théâtral.
Peder Bjurman, dramaturge attitré de Robert Lepage, nous a rejoint pour l’écriture d’un scénario éminemment moderne et drôle. Petit à petit, une certaine image de Poe se dessine à travers cet univers insolite. On le voit apparaître tel un clown du cinéma muet perdu dans le labyrinthe de ses mots et de ses créations, manipulé par la figure méphistophélique de Martyn Jacques qui veille sur lui avec amour et violence.
Le résultat de cette collaboration va, je l’espère, surprendre et révéler Poe dans toute sa modernité pour qu’il puisse, une fois de plus, sortir de sa tombe et nous parler."
Paul Golub

Décrit comme un cabaret brechtien à l’humour très noir, comme une fusion punk entre le burlesque des années 1930, le music hall anglais ou encore comme le chaînon manquant entre Tom Waits et les Monty Python, The Tiger Lillies sont inclassables. Leur style tient de la chanson française d’après-guerre, de la musique gitane ou encore de l’opéra italien. Le groupe tire son inspiration d’artistes comme Brel, Piaf, Johnny Cash ou Caruso. Maurice Ravel ou encore Erik Satie ne renieraient pas leur musique. The Tiger Lillies évoluent dans un univers singulier où le macabre rigolard jongle avec le sordide, où l’humour noir flirte avec la figure la plus triste de l’existence. Leurs chansons content des récits de bas-fonds où la brutalité côtoie la prostitution et les blasphèmes en tout genre, les losers magnifiques et les monstres les plus étranges.