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FARaway, première !

La première édition qui s’ouvre le 30 janvier 2020 s’inscrit pleinement dans ces lignes de force. FARaway réalise, avec exigence, la rencontre entre les arts de la scène – danse, performance, théâtre, musique – et des artistes de tous horizons qui portent un regard acéré, singulier, dérangeant parfois, sur notre monde, vers le continent africain et le Brésil notamment. Dans ce bouillonnement artistique, émerge une scène contemporaine aussi engagée que stimulante, sur le plan politique comme esthétique.
 
Ancrés dans le réel ou le documentaire, nombre de spectacles interrogent au plus près des aspects brûlants de notre histoire : le chorégraphe Faustin Linyekula sonde les plaies toujours vives du passé colonial du Congo, le metteur en scène suisse Milo Rau reconstitue un des rouages de la machine génocidaire au Rwanda (Hate Radio), David Geselson évoque la lutte pour les droits civiques à travers un portrait militant de Nina Simone (Le Silence et la peur), Jan Lauwers questionne les dérives identitaires dans Tout le bien, la chorégraphe militante Lia Rodrigues dénonce la brutalité de la société brésilienne dans Fúria tandis que l’inclassable metteuse en en scène Christiane Jatahy explore les rapports de domination du Brésil d’aujourd’hui (Julia) et livre une fresque bouleversante sur les migrations contemporaines (Le Présent qui déborde).

La scène actuelle est aussi porteuse d’autres engagements, peut-être moins frontalement politiques mais tout aussi aigus. Le circassien Vasil Tasevski offre ainsi une pièce très personnelle sur l’errance, le brésilien Luiz de Abreu agite la question du genre dans un solo fiévreux, le « supergroupe » Les Amazones d’Afrique réunit les plus grandes chanteuses (Angélique Kidjo, Kandia Kouyaté, Mamani Keïta...) pour défendre les droits des femmes, le catalan Roger Bernat s’empare de la parole des travailleurs, les Cris de Paris affichent un cosmopolitisme salutaire, Guerrières de Lucie Antunes et
Uriel Barthélémi donnent à voir et à entendre les replis d’âme d’une vingtaine de femmes...

Bien d’autres propositions encore, ponctuées de débats, de rencontres (Radio Live, Foule continentale), de colloques (Les langues... des rives différentes), de performances artistiques, interrogeront notre rapport au monde. Dans cette transversalité, au fil des parcours, des liens se tissent, des résonances s’installent de spectacle en spectacle, à l’aune des corps, des langages, de cultures plurielles qui se nourrissent les unes des autres. À l’heure où nos sociétés se voient tiraillées par les tentations de repli sur soi et de rejet de l’autre, le festival FARaway nous rappelle combien la parole des artistes agitateurs et agitatrices est nécessaire pour mieux appréhender notre présent et le monde de demain.

Imaginé par la cartonnerie / césaré / la comédie / le frac / le manège / nova villa / l’opéra