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Geneviève et Albert sont frère et sœur, avec leurs deux amies, Malika et Estelle, tous âgés de 68 à 72 ans, ils décident de prendre en main, non pas leurs vies, mais leurs morts. Ils vivent (demain ?... Après-demain ?) dans un monde où les hôpitaux et les services publics n’existent plus. Dans ce monde, passé 70 ans, chacun peut recevoir à tout moment un jeton annonçant sa mort inéluctable dans les 24 heures. Geneviève, Albert, Estelle et Malika ont déjà convenu d’un plan pour le jour où l’un deux recevrait ce jeton : c’est eux qui vont choisir quelles seront leurs dernières heures, qu’ils veulent festives, débordantes, joyeuses, enivrées et planantes. Un jour, Albert reçoit le jeton. Le quatuor s’embarque alors pour leur ultime nuit. Cette pièce m’a longtemps accompagnée, j’ai fini de l’écrire en janvier 2020. Bien sûr, elle résonne encore différemment depuis ces derniers mois écoulés… Et la mort de Christophe.  

Christine Citti, juin 2020

Dès le titre nous présageons que nous allons parcourir une œuvre de fantaisie, entrainés dans les effluves d'un imaginaire stupéfiant ! Ce quatuor nous entraîne donc dans l'allégresse de leur dernière valse. Ensemble ,ils vont partir pour leur dernier voyage. Ce que nous dit l'auteur c'est qu'être maître de sa mort c'est être maître de sa vie. La pièce est une sorte d'apocalypse joyeuse, tant Christine Citti possède cette qualité qui consiste à pouvoir rire de tous les malheurs du monde, les siens et ceux des autres. Ce n'est pas un rire qui s'exerce aux dépens des personnages, pas plus que l'on ne rit, par exemple, aux dépens des héros beckettiens.Le théâtre nous permet de narguer les catastrophes, et c'est ainsi que dans un flot d'écriture chamboulée, nous sommes emportés avec tendresse au-delà d'une vallée de larmes. Je parle de catastrophe, celle d'une mort programmée, sachant que pour toutes ces femmes notamment des mises à mort ont déjà eu lieu, et ce dès l’enfance.Au cours de cette soirée trois amies (Geneviève, Malika et Estelle), trio « d'allumées populaires » nous confieront les violences qu’elles ont subies. Les violences à l’enfant, à la fille, à la femme à la mère : thème récurrent des écrits de Christine Citti. Cette nuit d'errance tourmentée, joyeuse et déchirante à la fois ne peut que nous exhorter à nous bouger afin que demain nous ne pleurions pas en chœur les paradis perdus.

Jean-Louis Martinelli