Un comique dort à l'avant scène. Ce soir, comme à son habitude, il désire nous amuser et s’amuser. Une pièce de boulevard serait l'idéal.
Pièce inachevée de Feydeau, Cent millions qui tombent est une invitation à se divertir. Rire tout court. Rire de ces personnages tragi-comiques, de leurs drames, leurs révoltes et leurs joies. Peut-être un rire de salut.
Ne voulant pas s'exposer au vide, ils se démènent et font du bruit dans leurs petites vies compliquées. Une vie qui pourrait tout aussi bien être la nôtre ; celle d'acteurs jouant sempiternellement la même pièce. Une course dans une roue de hamster. Course sublime et bouffonne. Le ballet des histrions envoie au ciel, dans les volutes de poussière que sa frénésie génère, des signaux de fumée adressés à plus loin. Petits sémaphores isolés s’agitant dans le noir.
Cette entrée par le prisme du vaudeville était pour les Bâtards Dorés la porte la plus indiquée pour glisser, au fur et à mesure, dans une interprétation plus personnelle de ce que veut dire « faire quelque chose de sa vie ».